Jean-Marc SOUBESTE

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A peine investis par le collectif Nupes sur la 1ère circonscription de Charente-Maritime intégrant notamment La Rochelle et l’île de Ré, Jean-Marc Soubeste et Aline Guibordeau se sont lancés à corps perdu dans la campagne des législatives.

(Interview Ré à la Hune, publié le 18/05/2022)

Ré à la Hune : Vous êtes investi depuis de nombreuses années dans la vie politique rochelaise, mais les Rétais ne vous connaissent pas tous. Pouvez-vous leur parler de votre parcours de vie et de celui de votre remplaçante, Aline Guibordeau ?

Jean-Marc Soubeste : Je suis un homme engagé depuis l’âge de 16/17 ans, d’abord au travers du syndicalisme étudiant et ma participation à de grandes manifestations contre la Loi Devaquet en décembre 2016 et en soutien à Malik Oussekine, également dans le milieu associatif. J’ai grandi dans un quartier populaire de Clichy sous- Bois, avant de revenir avec mes parents sur nos terres d’origine, l’île d’Oléron et Rochefort. J’ai été lycéen à Rochefort, j’ai vécu six ans à Damas en Syrie, avant de m’installer en 2002 à La Rochelle, où je suis professeur d’Histoire-Géographie au Lycée Valin. Je me suis investi dans des associations culturelles comme Les Escales Documentaires avant d’entrer en politique en 2009-2010 auprès des Verts, après les Européennes. J’ai été Adjoint au Maire de La Rochelle de 2014 à 2020, puis réélu en 2020 aux Conseils municipal et d’Agglomération, dans l’opposition cette fois-ci. J’ai aussi été élu Conseiller départemental en juin 2021. Je m’étais engagé dans la campagne des législatives en 2017, mais sans réelle implication. Aujourd’hui j’y vais à fond, toutes les planètes sont alignées…

Aline Guibordeau est une femme engagée issue de la société civile, très investie dans les associations, présidente du Comité de Quartier de Laleu-La Pallice, qui combat toutes formes de racisme. Elle a aussi créé son Entreprise de cuisine africaine. Notre binôme a du sens.

Qu’est-ce qui motive votre candidature aujourd’hui ?

Je suis le candidat de l’alliance de la gauche et des écologistes, il n’y pas de démocratie sans consensus. Cette Union s’est faite car les électeurs la demandent, Nupes a rassemblé près de 12 000 voix sur les 28 000 voix de la circonscription et est en tête d’un sondage national des intentions de vote pour ces Législatives. En nous rassemblant ainsi nous pourrons créer un groupe majoritaire à l’Assemblée Nationale, en mesure de proposer et faire voter des Lois. Il est indispensable d’élire un Député appartenant à un groupe et je suis très fier de porter cette candidature, après dix ans d’engagement politique local.

Quels sont les sujets rochelais/ rétais que vous défendez ou défendrez si vous êtes élu Député ?

Le modèle de développement du grand Port Maritime est à retravailler en profondeur, il faut en changer, ses impacts écologiques sont très importants. Le GIEC recommande de limiter les extractions d’hydrocarbures, le GPM est axé principalement sur ceux-ci et les produits agricoles intermédiaires. Les Rétais sont parmi les premiers concernés par la nécessité de lutter pour la diminution des gaz à effet de serre.

Nous préconisons la mise en place de « la règle verte » à laquelle devra se soumettre tout nouveau projet, qu’il soit porté par l’Etat, les collectivités territoriales ou encore les Entreprises.

Concernant les Sauniers de l’île de Ré, ils ont été les premiers à soulever la question du projet de Label Bio, nous les avons soutenus, les Ecologistes ont fait voter une motion au Conseil Régional, le Député européen Benoît Biteau s’est aussi engagé dans ce dossier. Nous souhaitons valoriser les productions et savoir-faire locaux, nous ferons en sorte que les aides à l’installation et au maintien viennent en soutien des agriculteurs en bio. Afin d’aider la filière, nous porterons un projet de suppression de la TVA sur tous les produits bios.

La position d’EELV – Charente- Maritime sur le projet industriel de l’éolien marin au large d’Oléron et de Ré est sans équivoque (lire sur realahune.fr), pouvez-vous aujourd’hui la confirmer ?

Oui, je me suis beaucoup investi auprès des associations rétaises, du collectif NEMO, de la LPO et de Nature Environnement 17, afin aussi que le Conseil départemental donne sa position. Il s’agit d’un projet industriel, qui ne peut se faire dans une zone protégée de type Natura 2000, on ne peut implanter de l’éolien n’importe où, n’importe comment. Il faut aussi que ce soit des projets participatifs citoyens et locaux, portés sous forme de coopérative, avec une gouvernance locale. La logique du profit et de la spéculation ne peut répondre à un enjeu collectif. Un tel projet potentiellement gigantesque doit, s’il se fait, être prévu bien plus au large, en associant les élus locaux et en posant clairement la question des recettes fiscales, qui doivent aller aux territoires, même en ZEE (Zone économique exclusive) au-delà des 12 milles nautiques.

Plus largement, quels sont vos principaux chevaux de bataille ?

Il faut une Loi valorisant l’engagement citoyen dans les associations, nos territoires vieillissent, le bénévolat devient plus compliqué.

En matière solaire, il faut alléger certaines réglementations, via un amendement dans le cadre du projet de décret d’application de la Loi ZAN (Zéro Artificialisation Nette) et encourager le petit éolien en autoconsommation. Le réchauffement climatique et ses conséquences en matière de submersion marine constitue un enjeu majeur pour l’île de Ré, il faut dès aujourd’hui avoir une stratégie d’adaptation et prévoir pour les territoires littoraux et rétro-littoraux des stratégies de redéploiement, notamment des activités économiques.

La protection et la sécurisation des filières qui dépendent de la qualité des milieux et des ressources est aussi fondamentale, que ce soit pour les professionnels de la mer (conchyliculture, pisciculture) comme pour ceux du tourisme, la disponibilité en eau étant primordiale.

Évidemment les thèmes du logement et du pouvoir d’achat sont centraux. Pouvoir vivre sur son territoire est essentiel. Nous souhaitons faire étendre la réglementation sur les zones tendues (qui concerne les territoires de + 200 000 habitants) et porterons un projet dans ce sens à l’Assemblée Nationale. Quant à la proposition d’un SMIC à 1500 € nets et d’une allocation d’autonomie jeunesse, elle est nationale aussi.

La planification démocratique au service de la justice écologique pilotée par de nouveaux indicateurs de progrès humain ainsi que la règle verte dont nous parlions précédemment me tiennent à cœur.

Nous souhaitons que les territoires voient leurs compétences et leurs ressources augmenter, nous militons aussi pour une démocratie directe au niveau des conseils communautaires, afin que les citoyens puissent élire le président et les délégués. La transition écologique ne se fera pas sans les communes et les associations, nous souhaitons créer au niveau national un grand fonds d’investissement, alimenté par l’ISF climatique, uniquement dédié aux communes pour leurs actions de bifurcation écologique.

Nous voulons faciliter la vie des élus en donnant aux petits élus les moyens d’assurer leur mandat, afin qu’ils gagnent en autonomie. Cela passe par une compensation des pertes de revenus professionnels, par exemple.

Evidemment nous porterons et ferons voter les projets de loi sociétaux comme ceux portant sur la fin de vie ou encore la protection animale.

Si vous êtes élu, comment entendez-vous exercer votre mandat et revenir vers les habitants de votre circonscription ?

J’entends être un Député présent sur les territoires, avec trois permanences, sur l’île de Ré, le Nord de l’agglomération rochelaise (Dompierre ou Saint- Xandre) et La Rochelle. Je travaillerai avec tous les élus du territoire et prévoirai des moments de rencontres avec la population. Nous voulons, avec Aline, monter un comité de circonscription, pour permettre à tous de s’informer, se former, débattre des projets et propositions de lois. Il est vital de faire appel à l’intelligence collective.