Communiqué de presse – Le 9 Février 2021
Du 24 décembre au 4 janvier 2021 une eau chargée en herbicide a été distribuée aux habitants des communes de Clavette, Croix-Chapeau et La Jarrie. Ce sont des taux supérieurs à 130 fois la norme admise qui ont été relevés par l’ARS conduisant à la suspension de la distribution de cette eau de captage. La situation n’est pas nouvelle, mais son ampleur ajoutée aux taux anormalement élevés en pesticides dans l’air détectés par l’ATMO Nouvelle Aquitaine l’an dernier, doivent nous mobiliser collectivement pour mieux protéger la santé des habitants de notre territoire.
171 captages fermés !
La solution qui consisterait à fermer ce captage pour éviter la distribution d’une eau polluée aux nitrates et pesticides est une tartufferie ! La fermeture administrative d’un captage, c’est un captage d’eau perdu. En effet, il est difficile, voire impossible, de procéder à une réouverture après une intervention administrative. Ces logiques curatives et court-termistes, cédant à la pression de lobbies agricoles faisant la promotion de l’utilisation d’engrais chimiques et de pesticides ont déjà conduit à la fermeture de 171 captages en Charente-Maritime et 413 en Poitou-Charentes (source : BRGM)… Et ce au détriment des besoins des populations !
Les programmes Re-sources mis en place par les collectivités ont eux aussi montré leurs limites et l’usage des pesticides ne faiblit pas ! Dans un rapport publié aujourd’hui, la fondation pour la Nature et l’Homme rappelle que si « la France ambitionne d’en réduire l’usage de 50 % à horizon 2025 […], le recours à ces produits a augmenté de 25 % en 10 ans. ».
La Charente Maritime, championne des pesticides !
La Charente Maritime reste un des principaux départements utilisateurs de ces produits chimiques comme le rappelait le journal Sud-Ouest le 13 septembre 2019 : « De nouveaux chiffres prenant en compte les achats font passer la Charente-Maritime de la 13e à la 8e place des départements les plus contaminés. ». Les coûts pour la santé et l’environnement sont considérables alors même que l’usage intensif des pesticides ne concerne qu’une minorité d’agriculteurs : « l’augmentation des pesticides est surtout liée à l’utilisation croissante des pesticides par une frange minoritaire d’agriculteurs qui en utilise toujours plus. Le groupe des agriculteurs les plus utilisateurs de pesticides (9 % des exploitations agricoles et 7 % de la surface agricole utile) a augmenté sa consommation de 55 % en 10 ans. » (Source : Fondation NH). Les efforts des uns sont éclipsés par les pratiques parfaitement irresponsables des autres, à savoir les plus grosses exploitations !
Agir : une question de volonté politique
On ne transige pas avec la santé des habitants, ni avec la qualité de l’eau potable ! Des solutions existent mais supposent une action volontariste des collectivités locales, de l’Etat comme des agriculteurs et de leurs organisations professionnelles.
– Elargir la convention avec la SAFER mise en place par Éric PERRIN afin d’établir une protection sur Casse mortier ;
– Suivre le modèle d’autres villes (Rennes, Lons le Saunier, Munich…) et soutenir financièrement pour une durée négociée, les agriculteurs qui s’engagent à diminuer drastiquement puis à supprimer l’usage des pesticides ;
– Demander au Préfet de mettre en place des zones soumises à contraintes environnementales (ZSCE) pour protéger rapidement les captages.
La vraie solution durable et économique pour le contribuable pour protéger l’eau des nitrates et des pesticides, c’est de faire le choix de l’agriculture biologique et de densifier les haies et bandes tampons sur les points d’eau de Charente-Maritime. Les solutions existent et elles fonctionnent, agissons !
Communiqué de Presse en pdf ici
Ensemble osons l’écologie – EELV La Rochelle Ré Aunis