Par Frédéric Zabalza – f.zabalza@sudouest.fr
Le candidat écologiste a rencontré ce mardi 25 janvier 2022 les familles des enfants atteints ces dernières années dans la commune de l’agglomération de La Rochelle.
La photo de Pauline entre les mains, Nathalie Brion cherche encore à savoir ce qui a tué sa fille. « Je ne le saurai peut-être jamais. » Mardi 25 janvier, cette maman de Saint-Rogatien a témoigné une nouvelle fois, devant Yannick Jadot et tous les journalistes qui suivaient sa visite, de « l’enfer » qu’elle a vécu. Les vingt mois d’hospitalisations entre Nantes et Poitiers, les traitements lourds, jusqu’à la disparition de sa fille, le 3 décembre 2019. Son seul souhait : une « prise de conscience du gouvernement », pour « augmenter les moyens attribués à la recherche contre les cancers pédiatriques ».
C’est aussi le souhait de Yannick Jadot. « Il n’y a pas pire que de s’entendre dire que c’est la faute à pas de chance ». Le candidat écologiste à l’élection présidentielle a choisi de venir à la rencontre des familles dont les enfants (10 entre 2009 et 2018) ont été frappés ces dernières années par des maladies graves, à St Rogatien. les causes exactes sont encore inconnues. les produits chimiques répandus dans les champs alentour, l’usine d’enrobé toute proche… Aucune étude n’a jamais identifié le ou les coupables.
« Mais 80% des cancers pédiatriques sont liés à la pollution environnementale, souligne le candidat écologiste. Ce qui est terrible, c’est qu’une association doive organiser, financer des études. Il devrait y avoir une mobilisation de tous les acteurs de l’Etat. »
Franck Rinchet-Girollet, papa d’un petit garçon malade à Vérines et conseiller municipal EELV, a rejoint l’association de Saint-Rogatien « pour en savoir plus ».
« Si ça se passe chez nous, ça doit se passer ailleurs. Le problème est qu’un quart seulement du territoire national tient un registre des cancers. » « On approche des vingt cas de cancers pédiatriques dans les 28 communes de la CDA de La Rochelle. Les chiffres sont là », atteste Nathalie Brion, à qui « les médecins ont confirmé la cause environnementale » de la maladie de Pauline.
Pour Yannick Jadot, « il y a un problème en France avec l’épidémiologie, du fait de la pression des lobbies. On ne cherche rien, du coup on ne trouve rien, c’est mieux comme ça ! Il faut savoir que, dans notre pays, on a réduit les tests sur les captages d’eau. Sauf qu’on s’aperçoit qu’il y a une pollution permanente. » Allusion à l’affaire de l’herbicide d’origine agricole retrouvé dans le captage d’eau potable de Casse-Mortier, à Clavette, en 2021.
Qui sont ces « lobbies » ? « L’agrochimie. Mais il y a plein d’agriculteurs qui ont changé de modèle et qui s’en sont sortis. Une des premières mesures est qu’autour des captages d’eau, il n’y ait que de l’agriculture biologique. N’oublions pas que les premières victimes des pesticides sont les agriculteurs. Le monde agricole connait des difficultés économiques et sociales. C’est d’abord une volonté politique. Les écologistes au gouvernement, nous réduirons de moitié l’usage des pesticides. Nous mettrons fin aux mascarades de Sarkozy, Hollande et Macron ».
Publié dans Sud-Ouest le 25/01/2022 à 16h47, mis à jour le 25/01/2022 à 17h56